Euroligue : La Roca Team ne verra pas le Final Four après sa défaite face à Fenerbahçe (79-80)

Monaco a perdu le match n°5, décisif face à Fenerbahçe (79-80) en prolongations. Une défaite qui élimine la Roca Team aux portes du Final Four d’Euroligue. Une rencontre au scénario irrespirable.

Non, l’AS Monaco Basket ne retrouvera pas le Final Four d’Euroligue un an après y avoir goûté (défaite face à l’Olympiakos 62-76, l’an dernier). Les Monégasques ont trébuché face au Fenerbahçe ce mercredi soir (79-80) au moment de gravir la dernière marche vers les demi-finales d’Euroligue.

Cette cinquième rencontre décisive dans une salle Gaston-Médecin pleine et incandescente devait envoyer la Roca Team vers Berlin. Elle a tenu en haleine pendant plus de deux heures un chaudron de 5000 spectateurs qui ne demandait qu’à s’enflammer. Un scénario époustouflant où tout le monde souhaitait plonger dans l’ivresse comme l’ont fait les Marseillais au Vieux Port aujourd’hui pour les célébrations de la flamme olympique. Une flamme que les Monégasques ont laissé s’envoler au fil de la rencontre. Une étincelle éteinte nette par Nick Calathes (14pts, meilleur marqueur de son équipe) lorsqu’il a climatisé par deux fois la salle avec des tirs ouverts à trois points en prolongations. Lui qui d’ailleurs n’était qu’à un panier réussi sur neuf à trois points jusque là… Un manque de lucidité défensive dans les moments clés qui coûte cher.

Les pistoleros du Fener’ ont assassiné la Roca Team

Et si Nick Calathes a pris feu dans les dernières secondes. Tout au long de la partie, les joueurs du Fenerbahçe ont martyrisé le cercle monégasque de tirs longue distance. En tête de file, Scottie Wilbekin (14 points), le meneur de l’effectif turc, avec un ratio de 50% de shoots convertis (4 sur 8 à 3pts). Dont notamment trois au buzzer dans des positions physiquement inimaginables. L’ailier Tarik Biberovic, auteur de 13 points n’a lui, rien raté derrière la ligne (3 sur 3). Au total, les Turcs ont réalisés un 15 sur 35 à trois points (42,9% de réussite). Une réussite qui contraste avec le pauvre 5 sur 19 des Monégasques.

Cette adresse à trois points a été l’une des clés de la rencontre. Elle a bien aidée les joueurs du Fener‘ à revenir quand ceux-ci perdaient de huit points au début du troisième quart-temps (43-35). Un manque de justesse dans les moments charnières que regrette le coach monégasque, Sasa Obradovic : « Le match s’est décidé sur des détails. C’était presque une loterie. Je ne peux pas critiquer mes joueurs, on a joué un match physique et exigeant jusqu’au bout. Le regret, c’est plutôt sur certaines situations où on aurait pu faire le break en étant meilleurs au box-out (la lutte au rebond) ».

Mike James et Elie Okobo s’étaient pourtant réveillés

Discrets tout au long de la série, les deux joueurs phares de l’AS Monaco Basket, Elie Okobo (15 points) et Mike James (20 points) sont sortis de leur boite au meilleur des moments. C’est-à-dire, pendant le dernier quart-temps et durant la prolongation, lorsque la Roca Team était dos au mur (63-67, 37è).

Mike James, a converti deux trois points venus d’une autre planète pour recoller aux basques des Turcs dans les dix dernières minutes. Pareil pendant le temps supplémentaire, il tire par dessus les 2m18 du pivot adverse, Georgios Papagiannis, pour donner trois points d’avance à son équipe (77-74, 43è). Des efforts arrivés trop tard dans cette rencontre et cette série pour le meilleur marqueur de l’Histoire de l’Euroligue.

Elie Okobo, est celui qui obtient la prolongation. Il pense même donner la qualification aux siens sur une merveille de tir en flotteur dans les dernières secondes (79-77, 45è). Mais son repli défensif n’a pas été à la hauteur pour empêcher un shoot à trois points assassin. Il a même eu le ballon de la gagne à deux reprises. Le premier à vingt secondes de la fin du quatrième quart (70-70). L’international français avait une possession pour un dernier drive vers le cercle. Mais tire à trois points, en vain, sans tenter de percée vers l’avant. Un choix curieux. Puis au bout des prolongations après le panier assassin de Calathes (79-80, 45è) mais cette fois il cafouille la balle au moment d’attaquer le cercle.

Une défaite historique

Cette soirée, aussi cruelle qu’elle ne l’est déjà, restera dans l’Histoire de la compétition. Pourquoi ? Tout simplement, car aucune équipe ne s’était imposée à l’extérieur lors d’un cinquième match décisif pour la qualification. Scottie Wilbekin, meneur du Fenerbahçe l’a affirmé au micro de Skweek après la rencontre, son équipe “a marqué l’histoire” et il s’en disait “très fier et très heureux”. Désormais, les Turcs de Fenerbahçe affronteront les Grecs du Panathinaïkos pour une place en finale de l’Euroligue.

Motiejunas : « On n’a pas encore atteint un seul de nos objectifs »

Pour Monaco, la saison se poursuit avec une dernière rencontre de Betclic Élite à Blois ce week-end, avant les play-offs. La Roca Team n’a toujours pas gagné de titre et compte bien profiter du championnat de France pour ne pas finir la saison bredouille. « On n’a pas encore atteint un seul de nos objectifs cette saison. J’espère que l’équipe va se reconcentrer et comprendre qu’il n’y a plus qu’un seul titre que l’on peut gagner », pestait Donatas Motiejunas (16 points) après la partie. Cela a le mérite d’être clair, Monaco se doit d’aller chercher un trophée.

Quentin Barbaza