Foot US : Jean-Luc Donivar, le cowboy des Arboras

Deux ans après leur remontée, les Dauphins de Nice s’invitent à la table des play-offs du championnat Élite ce samedi face à Thonon-les-Bains (19 heures). Une saison réussie sous la houlette de Jean-Luc Donivar, 63 ans, président et fondateur du club en 1999. Un personnage rempli de valeurs, où touchdown et respect sont les plus importantes.

Au matin d’une rencontre cruciale et historique pour son club, un homme, chapeau vissé sur le crâne, transmet sa passion du football américain dans le far west de Nice. Cet homme c’est Jean-Luc Donivar, président et fondateur du club baptisé « Dauphins de Nice” en 1999. Un nom choisi par sa fille de par la proximité avec la mer mais aussi, grâce à un attrait particulier pour la franchise américaine des Dolphins de Miami. Une initiative parmi tant d’autres montrant cette volonté de transmettre mais aussi de donner la chance aux plus jeunes.

Le goût pour le football américain

D’origine martiniquaise, Jean-Luc Donivar arrive en métropole à l’âge de dix ans. Victime de racisme, il devait se faire respecter. La violence résolvait certains problèmes. Les sports de combat étaient la solution à d’autres. Un passage par l’armée en tant que parachutiste a permis de le canaliser. Le respect, de soi-même et d’autrui, lui a été inculqué. C’est à son retour sur la Côte d’Azur, un soir, en boîte de nuit que l’opportunité de faire du football américain se présente. Sur le dancefloor, il rencontre Jacques Accambray (père du handballeur international William Accambray, ndlr), ancien champion de France de lancer de marteau. Après discussions, il lui propose alors de faire un essai au sein de l’équipe de football américain de Cannes

Ascension au plus haut niveau

“ Je ne savais strictement rien de ce sport. Quand j’ai compris les règles, la passion est arrivée“, se remémore Donivar. Après des essais aux quatre coins du terrain, c’est en tant que defensive linebacker (un poste où vitesse et puissance sont primordiales pour stopper les attaques adverses), que le président niçois fera ses armes. « L’entraîneur avait vu juste. Ce poste collait à mon caractère : vif, rapide et méchant ». Pendant des années, Jean-Luc Donivar évolue au plus haut niveau national.

Numéro 56 sur le dos en hommage à Lawrence Taylor (l’un des meilleurs linebacker en NFL à l’époque, ndlr), il devient double champion de France avec les Orques de Cannes. Jean-Luc Donivar était le genre de joueur à ne jamais abandonner. Un homme répondant aux provocations par le jeu. Le type de défenseur à préférer intercepter plutôt que d’envoyer l’épaule dans le casque de l’adversaire. « C’était de la bonne violence », admet-il.

« Merci papa d’avoir été aussi dur« 

Père de quatre enfants, Jean-Luc Donivar les a élevés « à la dure ». Ils ont grandi en le voyant sur les terrains et un a même joué avec lui. “C’était super ! avoue le père. Après avoir été champion de France, il est parti au Canada. Doublement titré là-bas, il aurait pu être pris en CFL (Canadian Football League, ndlr). Il a refusé parce qu’il avait une copine. J’ai failli l’étrangler pour cela“. Responsable, il les a poussés à chercher et à ne pas tout leur donner. “Aujourd’hui, le Gouvernement est en train de créer une cellule pour apprendre aux parents comment éduquer leurs enfants. Mais où allons-nous ? Quand il fait froid, tu mets un pull. Tu n’as pas besoin que l’État te le dise “. Aujourd’hui, tous ses enfants sont bien intégrés et stables. Une éducation stricte mais utile. Au final, ils lui disent, “merci papa d’avoir été aussi dur“.

Bastien Rague