Paul Auradou : « On se déplace chez un ogre du championnat, il faudra produire au maximum »

Quelques heures avant le déplacement à Aix-en-Provence, Paul Auradou aborde cette rencontre sans pression. L’arrière du Stade Niçois revient sur le début de saison de son équipe mais aussi sur son parcours. Il était l’invité de la quatrième émission d’Azurément Sport.

Votre père David est un ancien joueur passé par le Stade Français notamment. C’est lui qui vous a donné envie de jouer au rugby ?

Forcément oui. Depuis tout petit, je suis baigné dans ce sport. Je passais beaucoup de temps à regarder les matchs, à aller à la Plaine des Jeux avec mon père et mon frère le dimanche. Après, il m’a toujours laissé le choix. J’ai commencé le rugby très tard, à l’âge de 16 ans à Mont-de-Marsan (en Crabos). Mais je faisais du foot et j’ai toujours eu le choix de ce que je voulais faire.

Après Mont-de-Marsan, il y a eu la Section Paloise. Que retenez-vous de ce passage chez les espoirs béarnais ?

De base, j’y suis allé simplement pour me rapprocher du STAPS de Tarbes. Donc c’était seulement pour allier le rugby et les études. Après, j’ai pu goûter aux entraînements avec les pros, aux premières minutes avec les pros, le Seven. Franchement, ce n’était que des bons souvenirs sachant que le premier match était partagé avec mon petit frère.

Le plus dur reste ensuite de se faire une place dans le groupe pro. Vous avez été prêté à Narbonne en Nationale. N’y avait-il pas moyen de voir un petit peu plus haut ? En Pro D2 par exemple ?

Il me restait un an de contrat avec la Section Paloise mais je savais que j’allais avoir un temps de jeu limité en pro dû à la concurrence qui était impressionnante. Moi, ce que je voulais, c’était jouer et l’option d’aller à Narbonne pour moi était la meilleure. Narbonne reste un club historique et j’ai passé deux très belles années au Parc des Sports et de l’Amitié.

Justement, lors de cette deuxième année, il y a cette finale d’accession en Pro D2 face au Stade Niçois. Racontez-nous comment vous l’avez vécu.

Nous avons été mis dedans de suite avec la demi-finale à domicile (derby face à Carcassonne) qui s’est finie aux prolongations (100 minutes au total). Nous sommes arrivés à Chambéry et il y avait du Orange et Noir de partout avec une ambiance fabuleuse. Mais finalement, c’est la meilleure équipe qui a gagné ce jour-là je pense.

Y avait-il des contacts avec Nice en amont de cette finale ou le transfert s’est-il fait après ?

Pour être honnête, je ne sais pas. Je pense mais je sais que mon agent a préféré me le dire une fois que l’access match ait été terminé. Sûrement pour que j’ai la tête au terrain et que je ne pense pas à la suite.

N’est-ce pas trop perturbant de signer chez l’équipe qui vous a battu en finale juste avant ?

C’est une belle anecdote, c’est rigolo (rires). J’ai eu le droit ç un peu de chambrage de la part de mes coéquipiers, ce qui est bien normal. Hormis ça, j’ai été super bien accueilli. Le groupe est fantastique, il n’y a que des bons mecs. Nous avons eu très vite cette envie collective de travailler dur pour se préparer à ce championnat qui est vraiment une marche supérieure à ce que nous avions pu connaître les années précédentes. L’intersaison a été dure, il a fait chaud mais je pense que nous nous sommes bien préparés pour ce championnat.

Quand vous arrivez dans cet échelon supérieur, y a-t-il une préparation ou est-ce une surprise au niveau des impacts ?

Pour moi, c’était de l’inconnu. Hormis l’access match face à Montauban, je n’avais jamais connu la Pro D2. Nous avons quand même un groupe expérimenté avec des joueurs ayant déjà connu ce championnat. Ils ont su nous guider vers ce nouveau challenge.

Vous disputez 10 matchs sur 11 possibles, dont 8 titularisations. Nous pouvons dire que vous vous êtes bien adaptés à tous les niveaux (physique, tactique, technique).

C’est une adaptation qui s’est plutôt bien réussie. Le staff a su me mettre en confiance, mes coéquipiers aussi. J’essaie de leur rendre sur le terrain.

Collectivement c’est un peu plus compliqué. Vous faites de belles performances à l’extérieur mais à domicile, vous bloquez. Comment l’expliquez-vous ?

C’est peut-être l’envie de trop bien faire. Nous nous mettons certainement une pression sans le vouloir. Cela se joue à chaque fois à des petits détails. Quand tu es promu, ces détails ne tournent pas forcément de ton côté. Donc c’est à nous de travailler plus pour avoir cette réussite et la provoquer. Nous ne sommes pas à la rue. Nous prenons peu de gros scores, à part à Oyonnax. Mais ce n’est pas le même championnat pour nous. Nous voulons nous concentrer sur l’objectif qui est le maintien.

Prochains matchs : déplacement à Aix-en-Provence avant la réception de Nevers. À Provence Rugby, que cherchez-vous ? Faire des réglages ou aller faire un coup ?

On se déplace chez un ogre de ce championnat mais nous y allons sans pression. Nous allons jouer notre jeu, essayer de produire un maximum, scorer quand nous aurons l’occasion de scorer. Il faudra s’accrocher le plus longtemps possible au tableau d’affichage pour essayer de les faire douter. Nous sortons d’une coupure, nous allons être deux équipes en manque de rythme avec des repères qui vont changer. Un match de reprise, ce n’est jamais évident donc nous allons tout faire pour obtenir le meilleur résultat possible.

Quels secteurs sont à régler ? Arrivez-vous à gommer les problèmes de ce début de saison ?

Oui, nous avons fait pas mal de retours vidéo. Nous avons beaucoup travaillé sur nous-mêmes. Les défaites sont de notre faute. Nous avons donné trop de points à nos adversaires. Je pense que ce sont des petits détails collectifs à régler et j’espère qu’ils le seront par la suite.

Pour finir, nous avions juste quelqu’un qui a une anecdote à nous raconter puis une question à vous poser Paul Auradou. Vous avez joué ensemble en espoirs à Pau puis vous êtes partis en Nationale 1. Vous à Narbonne, lui à Suresnes. Et il y a une action en première mi-temps de ce match qui fait encore parler.

« Salut c’est Théo Bachiri. Lors du match face à Paul, en première mi-temps, je joue rapidement une pénalité et il n’y a que Paul qui me suit sur l’action. Finalement, la pénalité a été jouée au mauvais endroit selon l’arbitre. Mais c’est super drôle car il n’y a que Paul qui me poursuit. Alors Paul, réponds honnêtement s’il te plaît. Est-ce que tu penses sincèrement que tu m’aurais rattrapé ? Allez, je vous embrasse. Ciao ! »

Honnêtement, je ne sais même pas pourquoi il pose la question. C’est sûr que j’allais le rattraper. Je l’avais dans les mains, on s’est fait un câlin à la fin de l’action. C’était plutôt rigolo.

Interview de Malo Comor et Bastien Rague

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