Grand Prix Historique de Monaco  : un week-end d’émotions et d’histoires

Ce week-end, le circuit de Monaco a accueilli la 14ème édition du Grand Prix Historique. On vous emmène en plein coeur de l’évènement où spectacle, anciennes monoplaces et émotions sont au programme.

Le Grand Prix Historique se passe tous les deux ans, à deux semaines du Grand Prix de Formule 1. Il a pour but de retracer l’histoire de la Formule 1 et de la Formule 2 à travers des séries de voitures, d’une décennie différente. Cet événement attire les foules à Monaco. Les trains sont pleins, rendant l’accès à celui-ci difficile au fur et à mesure qu’il s’approche de la principauté

La ville est un réel labyrinthe. Certains groupes de personnes s’arrêtent pour lire les panneaux, tentant de trouver seuls leur chemin. Toutes les rues sont barrées, provoquant des aller-retours incessants pour trouver la bonne entrée. D’autres, s’adressent aux commissaires et policiers présents au bord du circuit : « Excusez-moi, où se trouve la tribune L s’il vous plaît ? »

Une marée de commissaires se regroupe puis se disperse pour se mettre en place avant le début de la journée.

Un voyage dans le temps 

L’excitation est palpable lors de la préparation des monoplaces dans la pit-lane (voie des stands, ndlr) avant leur entrée sur le circuit. Le signal est lancé par les grondements des V12 des séries. Les premières à s’élancer sont les voitures de Grand Prix au moteur avant, datant d’avant 1960. Les séries suivantes représentent la nouvelle ère de la Formule 1, avec des monoplaces à moteur arrière, suivies des F1 3L de 1970 à 1985.

Le V12 de la Ferrari 1512 a particulièrement retenu l’attention de la tribune. C’est une symphonie mécanique, un son un peu plus strident au fil des tours, notamment au moment de la réaccélération au virage de la piscine. Un petit garçon, plein d’énergie, se tourne vers son père : « Papa, tu as entendu ça ! » Chaque série roule pendant 30 minutes durant les essais et les courses, contre 25 minutes pour les qualifications

Le visage de la légende Ayrton Senna est affiché à plusieurs endroits du circuit. Une parade retraçant sa carrière a lieu le samedi afin de rendre hommage au brésilien, décédé il y a 30 ans sur le circuit d’Imola.

L’évolution des monoplaces

Les Formules 1 et 2 de l’époque sont plus petites et le châssis était plus léger. Pour des questions de sécurité et d’aérodynamisme, celles d’aujourd’hui ont été agrandies. L’évolution du cockpit est nettement visible. Autrefois, il n’y avait pas de halo de protection, faisant son apparition officielle en Formule 1 en 2018. Les anciens moteurs n’ont pas la même sonorité que ceux des nouvelles générations. Ces derniers deviennent et deviendront moins aiguës. Ce changement se traduit par la mise en place de restrictions, pour privilégier le respect de l’environnement. Les spectateurs en prennent plein la vue, même si les monoplaces ne vont pas à la même vitesse qu’aujourd’hui. A titre d’exemple, Phil Hill a remporté le Grand Prix d’Italie de 1960 dans sa Ferrari a environ 212,535 km/h contre 370,1 km/h pour Kimi Raïkkönen, en 2005, à bord de sa McLaren.

Les volants ont connu un changement significatif. Maintenant, ce sont de réels ordinateurs de bord, pouvant commander certains aspects de la voiture. Pour les Formules 1 et 2 présentées au Grand Prix Historique, ce ne sont que des volants circulaires, permettant de faire tourner à gauche ou à droite. L’apparition de quelques commandes sur le volant est arrivée plus tard, avec un simple bouton pour couper le contact en cas d’urgence. 

Compilation des sons des monoplaces au Grand Prix Historique de Monaco 2024 @RivieraRallynet

Un spectacle époustouflant sur la piste

Les tribunes se remplissent rapidement en début d’après-midi. Le bruit des V8, des V12 et des crissements des pneus résonnent dans tout Monaco. Les parents venus en famille ont équipés leurs enfants d’un casque, pour protéger leurs oreilles. La foule s’acclame au passage des Formules 1 devant leurs yeux et applaudit. Téléphones sortis, un sourire se dresse sur chacun des visages, prêts à capturer ce merveilleux spectacle.  Un groupe d’homme se met à crier : « Viva Italia, viva Ferrari ! »

Pour se parler, les spectateurs doivent se rapprocher pour s’entendre. Lucie est fan de Formule 1 depuis 5 ans et partage sa joie d’être ici : « C’est exceptionnel de pouvoir regarder les anciennes voitures, je n’étais même pas encore née. C’est beau de voir l’histoire de la Formule 1. »

Les regards se posent, en alternance, entre la piste et l’écran géant pour suivre le classement. Lorsqu’un drapeau jaune ou rouge est agité, les fans scrutent également celui-ci pour comprendre où l’incident s’est produit sur la piste. Anthony, s’intéresse à la Formule 1 depuis 2006 et donne son opinion sur ces changements : « En termes de monoplaces, je préfère celles d’aujourd’hui. Elles sont peut-être moins impressionnantes et esthétiques, mais elles sont beaucoup plus rapides et surtout plus sécurisées. »

Les monoplaces en piste pour la 14ème édition du Grand Prix Historique de Monaco ©Brittany Kesraoui

Une pluie de stars

Avec un peu de chance, il est possible de croiser le clan McLaren F1 au complet. Oscar Piastri et Lando Norris sont présents pour soutenir leur manager Zak Brown, participant à ce Grand Prix Historique de Monaco dans la Williams FW07B de 1980. L’ingénieur technique de l’écurie RedBull Racing Adrian Newey pilote également au volant de la LOTUS 49B 1968. Le coureur Charles Leclerc, de l’écurie Ferrari, est aussi présent sur ses terres, ainsi que l’acteur de Grey’s Anatomy, Patrick Dempsey, grand amateur de sport automobile

Entre photos et autographes avec les fans aux abords de la piste ou dans les paddocks, l’ambiance est chaleureuse, au même titre que la météo.

Un week-end rythmé par la chaleur 

Entre les tribunes, le goudron et les monoplaces, la chaleur accompagne toutes les journées. « Ils ne pouvaient pas mettre un préau, sérieusement ? », se plaint un homme à ses voisins. Les spectateurs sont aux aguets pour la moindre place à l’ombre. Malheureusement, elles se font très rares et disparaissent rapidement. Plus la journée passe, plus les rayons du soleil s’intensifient et brûlent la peau. La chaleur devient intense, mêlant une odeur de crème solaire à celle du carburant dans les airs. Les plus sensibles se réfugient sous un parapluie afin de se protéger des forts rayons.

Les maillots et les casquettes à l’effigie de leur pilote préféré deviennent à la fois un signe de soutien, mais également de protection contre la chaleur. Ce ne sont pas ces fortes températures qui vont empêcher les fans d’assister et de profiter pleinement de ce Grand Prix Historique, bien au contraire.

Brittany Kesraoui

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