Le Stade Niçois est devenu champion de France de Nationale samedi 18 mai, après une victoire 39-30 contre Narbonne à Chambéry. Cette victoire ouvre les portes de la Pro D2 au club azuréen. Un moment d’émotion que nous raconte l’ensemble des acteurs de la rencontre.
Ce samedi 18 mai après-midi au Chambéry Savoie Stadium restera gravé pour longtemps dans la jeune histoire du Stade Niçois Rugby. Au terme d’une finale épique et au scénario rocambolesque, les Niçois se sont imposés 39-30. Une victoire qui a mis longtemps à se dessiner et que chaque supporter pensait envolée à quinze minutes du terme lorsque Narbonne menait de huit points (22-30, 65è). Un dénouement heureux dont se sont réjouis tout un groupe, tout un club voire toute une ville.
Luca Cutayar, centre du Stade Niçois (© Q.B)
« C’est une joie énorme, c’est difficile à expliquer. Je ne réalise pas encore. C’est incroyable ce qu’il nous arrive. C’est mérité pour le groupe. On a bossé toute l’année pour cela, les coachs, les préparateurs physiques, l’intendance, dans les bureaux, le président et nous les joueurs. On ne peut pas rêver mieux. On a des coachs peu démonstratifs, notamment notre manager (Alexandre Compan, NDLR). Mais on a été envahi par l’émotion tous ensemble. Personnellement le match n’était même pas fini et j’étais déconnecté complètement, je me met à pleurer alors qu’il reste deux minutes. Maintenant on va bien fêter ça.
La blessure de Nathan Courtade ? « C’était un très gros coup dur, il fait une saison exceptionnelle. Pas grand monde l’attendait à ce niveau. C’est réellement la victoire d’un groupe. On est 40 mecs, il y a eu 25 arrivées et ça s’est jamais ressenti ».
Le public ? « C’est indescriptible. Il y a trois ou quatre ans on aurait rêvé de cette communion avec les supporters. Je pense qu’on part de très loin. Nice n’est peut être pas une terre de rugby à la base mais ça prend de l’ampleur. Des mecs se font arrêter dans la rue et ça nous donne envie de faire des résultats. Et si on est allé au bout, c’est en partie grâce à eux. J’espère que cela va continuer car dans les moments difficiles aussi c’est important qu’ils soient derrière nous ».
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Tom Murday, capitaine du Stade Niçois (© Q.B)
« J’ai pas de mots ! C’est beaucoup d’émotions ! C’était un match incroyable. On a un groupe incroyable. Je veux féliciter Narbonne, ils ont fait un gros match. C’était le match le plus dur de la saison, c’était chaud. Je suis trop content. Toute la semaine on s’est dit que dans une finale on ne pourra pas dominer tout le match. Donc on a dominé le début, Narbonne est revenu nous dominer ensuite. C’était une finale c’est normal. Maintenant pour la Pro D2 on a un groupe qui a un jeu pour exister dans ce championnat. J’ai confiance. On peut faire de grands matchs l’année prochaine »
« On a un groupe pour exister en Pro D2. J’ai confiance. On peut faire de grands matchs l’année prochaine », Tom Murday
Mathis Viard, demi d’ouverture du Stade Niçois (© Q.B)
« C’est l’aboutissement d’une saison. Aujourd’hui on est lié à vie par ce titre et ce bouclier. Personnellement, je rate cinq points au pied, ça m’a mis le doute. Mais j’ai essayé de garder la tête froide et ça a payé à la fin. Il y a eu un supplément d’âme du collectif. On a été bien aidé par le public qui a été énorme. On va bien fêter ça, le retour va être festif ! »
Mariano Taverna, entraîneur des avants du Stade Niçois (© Q.B)
« Ce titre représente beaucoup de chose. Le travail d’un groupe qui a beaucoup bossé. Les mecs se sont donnés et ils le méritent. On a connu un coup de mou, il y a deux ou trois fautes un peu limites, mais je suis loin donc difficile de juger. Mais il a fallu rester dans notre plan, c’est-à-dire rester à haute intensité pendant tout le match. On savait qu’on allait être mieux en fin de match avec la rentrée du banc qui fait toujours du bien. Les joueurs ont puisé dans leur réserve d’énergie. Pendant les deux jours de préparation, on s’est beaucoup reconnecté ensemble, sur notre saison. Pour gagner ce match on a poussé avec l’énergie de chacun d’entre nous et celle du public aussi. Même si vous étiez deux ou trois fois moins que Narbonne, pour moi vous étiez deux fois plus !«
« Même si vous étiez deux ou trois fois moins que Narbonne, pour moi vous étiez deux fois plus !« , Mariano Taverna
Fanny Horta, ex joueuse internationale et coach des cadets Alamercery du Stade Niçois (© Q.B)
« Il y a eu pas mal d’enjeu sur ce match là. C’était très tendu et félicitations aux joueurs d’avoir gardé leur sang-froid. C’était un match dense. Cela s’est joué sur la lucidité et l’état d’esprit. La capacité à garder le momentum et ne pas flancher avec les petites erreurs qu’ils ont commis. Ils ont gardé leur objectif en tête. Ils se sont bien rattrapés de l’échec face à Narbonne il y a trois ans (défaite 12-9 en demi-finale en 2021, NDLR).
Nice devient une terre de rugby ? « Je pense que Nice est une terre de rugby, qui a rien à envier avec le sud et le sud-ouest. Le territoire a connu de belles gloires par le passé et mérite d’en connaître d’autres. Il y a une belle dynamique, de bons jeunes qui arrivent. Je souhaite au club de s’épanouir, de se développer et de grandir. La ProD2 sera un sacré challenge mais il y a des joueurs motivés et capables de relever le défi »
Didier Courtade, père de Nathan Courtade (centre du Stade Niçois sorti blessé dès la 2ème minute) (© Q.B)
« C’est énorme, en plus sous un soleil niçois ! C’était un match très dur. Il y a eu des temps forts de chaque côté mais Nice a fini plus fort. Ils sont allés la chercher avec les tripes, avec un paquet d’avant qui a été souverain. Ils ont fait preuve de beaucoup de calme, de sérénité et un peu de réussite. J’étais dégoûté pour Nathan, il fait beaucoup d’efforts comme chaque joueurs depuis le début de la saison. Il se blesse très tôt, c’est comme ça c’est le sport. Et les copains ont fait le boulot, c’est génial ! On va bien fêter ce titre, tout le club le mérite, toute l’association, tous les bénévoles »
Propos recueillis par Quentin Barbaza et Bastien Rague