Trois jours après l’annonce surprise du départ de Sasa Obradovic, l’AS Monaco Basket se prépare à un duel fratricide, ce soir, face à l’ASVEL pour la 11ème journée d’Euroleague. Une décision secouant quelque peu la Principauté avec pour objectif de créer un électrochoc parmi les joueurs.
« Ce sont des jours un peu différents des autres, explique Matthew Strazel. On prend tous cette décision comme un échec. Cela ne fait jamais plaisir de voir un coach partir ». Lundi soir, l’annonce de l’éviction de Sasa Obradovic a pris de court les supporters monégasques et les observateurs du basket. Même si Monaco restait sur deux défaites consécutives à Gaston-Médecin (face à Belgrade puis au Mans), rien ne laissait présager une décision si soudaine.
Est-ce les sifflets dirigés envers l’entraîneur serbe qui ont entériné ce choix ? Pour le moment aucune explication de celui qui était l’entraîneur de la Roca Team depuis 2020 n’a été faite. Le board monégasque annonce une séparation d’un « commun accord », même si le technicien serbe s’est dit « profondément blessé » par les reproches du public à son égard après le revers face à Le Mans (74-86).
Gagner la bataille des rebonds
Toutefois, le sportif doit reprendre le dessus et l’ex-adjoint, Manuchar Markoishvili, arrive à la rescousse pour remettre la Roca Team sur de bons rails ce soir face à l’ASVEL. « Entraîner sans Sasa c’est quelque chose d’un peu bizarre, avoue le nouvel entraîneur. C’est un nouveau challenge, un défi excitant ».
Au-delà de la satisfaction personnelle, le coach géorgien attend surtout un meilleur visage de ses joueurs, notamment sous le cercle, un secteur où la Roca Team a failli face au Mans, en perdant 47 ballons. « J’attends de mes joueurs qu’ils soient surtout concentrés sur le jeu », prévient-il. Une bataille des rebonds qui se fera en altitude ce soir puisque les intérieurs monégasques devront réussir à museler les 2m10 de Joffrey Lauvergne, puissant dans la raquette .
L’ASVEL, une revanche à prendre
Ce match entre collègues du championnat de France doit également permettre aux coéquipiers de Matthew Strazel, ancien de la maison lyonnaise, de prendre leur revanche face à un adversaire qui avait battu les Monégasques en championnat (88-71), début octobre. « On se doit de rebondir. C’est toujours de grosses confrontations contre Villeurbanne, ils sont toujours rodés. Il faut s’attendre à un match serré », explique le meneur tricolore de la Roca Team.
La clé de cette rencontre sera « de stopper Théo (Maledon) et Nando (de Colo) », d’après Strazel. Des joueurs « capables de créer et shooter d’à peu près partout ».
Si des noms tels que Sergio Scariolo ou Vassilis Spanoulis sont pressentis pour s’assoir sur le banc, l’effectif devra avant tout être attentif à chaque individualité et « ne faire qu’un » ce soir à Gaston-Médecin. Sans Obradovic certes, mais avec du cœur ça c’est certain.
Quentin Barbaza
