Battu hier soir face à Colomiers (19-28), le Stade Niçois a subi une troisième défaite en autant de matchs sur sa pelouse. Pourtant devant à la mi-temps, les hommes d’Alexandre Compan ont une nouvelle fois craqué et le coach niçois n’a pas mâché ses mots.
Après Béziers puis Angoulême, c’est cette fois Colomiers qui est venu plumer les Aigles niçois, hier soir, sur leur pelouse (19-28). Après une lourde défaite encaissée la semaine passée à Oyonnax (52-3), les Azuréens avaient coché cette rencontre pour se racheter et offrir une première victoire à leur public. Malheureusement, le scénario s’est répété et Nice termine ce premier bloc à la dernière place, avec une seule et petite victoire au compteur. L’apprentissage de la Pro D2 est rude.
Pourtant face à une équipe habituée du championnat, le promu fait bonne figure en début de match. Grâce au fort vent qui souffle en leur faveur, les Niçois investissent le camp columérin et s’approchent de l’en-but. Une succession de mauvais choix les empêchent cependant de creuser un écart. Seule une pénalité de Mathis Viard récompense ce gros quart d’heure de domination (3-0, 14e).
Sanction puis réaction
Sur le renvoi, la sortie de camp n’est pas assurée. Le demi de mêlée de Colomiers, Mathis Galthié, fils du sélectionneur du XV de France, profite d’une errance défensive pour filer entre les perches après une percée de l’arrière Ugo Pacome. Les banlieusards toulousains passent devant, légèrement contre le cours du jeu (3-7, 16e).
Malgré cet essai encaissé, la domination niçoise ne faiblit pas. En supériorité numérique, c’est le pilier Facundo Gigena qui arrive enfin à payer les efforts des siens, au ras près d’un ruck (10-7, 23e). Jusqu’à la mi-temps, les Niçois vont tenter, en vain, de profiter des bourrasques pour mettre les Columérins hors de portée.
« On n’est pas clinique, on passe plus de dix minutes dans leurs 22m et on ne marque pas de points, se désole le troisième ligne Arthur Vignolles. On ne peut même pas parler de domination dans ces cas-là. » Ils rentrent tout de même au vestiaire avec un léger matelas d’avance (16-10) grâce à un drop longue distance de Paul Auradou après la sirène.
Nouvelle entame ratée
Si le Stade Niçois fournit un premier acte au niveau de son nouveau championnat, les dix premières minutes complètement manquées du second, viennent tout faire envoler. Tel un fébrile château de cartes, la défense est éparpillée. Douze plaquages manqués en dix minutes et deux essais encaissés plus tard (16-25, 49e), Nice est largué. « On rivalise et nos propres erreurs nous sanctionnent, admet le manager Alexandre Compan. La Pro D2 c’est 80 minutes à fond et pour l’instant on ne les tient pas ».
La fin de match est un festival de scories. À l’image de cette passe, anodine, manquée par Adrien Vigne au moment de servir Andrzej Charlat qui filait à l’essai. Nice n’arrive pas à se sortir de sa moitié de terrain. Trois points de part et d’autre viennent clôturer ce match et ce premier bloc de championnat.
« On n’est pas au niveau »
Une première partie de saison que Nice boucle en dernière position avec cinq points, une seule victoire, quatre défaites, dont trois à domicile. « On ne va pas se cacher, on n’est pas au niveau, estime Alexandre Compan. On ne tient pas la cadence, on a des trous d’air. On ne peut même pas dire que Colomiers a eu une grosse production, juste il faut qu’on fasse preuve de constance tous ensemble. Nous, le staff, allons analyser et tirer les enseignements de ce qu’il n’a pas été ».
Au sein du vestiaire, Arthur Vignolles a avoué « beaucoup de frustration, car on sent qu’on progresse mais les résultats sont toujours les mêmes ». Avant de se « remettre au boulot car il y a une mission », selon les mots du jeune troisième-ligne, les Niçois vont s’accorder une semaine de vacances. Ils retrouveront le chemin de l’entraînement dimanche prochain, à l’aube d’un second bloc où ils affronteront successivement Aurillac, Valence-Romans, Dax et Montauban. Le club est à un premier moment charnière de sa saison.
Quentin Barbaza