Ce samedi 31 août avait lieu la troisième et dernière étape de l’In Extenso Supersevens 2024/2025 à Pau. Monaco l’emporte face à la Section Paloise (15-17) en finale et termine en tête au classement général.
Après une seconde place à La Rochelle la semaine dernière, le Monaco Rugby Sevens a brisé la malédiction sous les torrents béarnais et remporte sa première étape depuis le titre de 2022. Dans une finale aux conditions jamais vues au stade du Hameau, le club de la Principauté gagne de justesse chez les locaux (15-17) et prend sa revanche de l’an dernier (Pau les avait battus 22-21 en demi-finale).
Le tirage n’était pourtant pas favorable aux Monégasques avec un premier tour face à la solide équipe des Barbarians. Ils arrivent tout de même à se qualifier assez « facilement » pour les quarts de finale (31-19). Sous une chaleur estivale (plus de 30 degrés au stade du Hameau), le MR7 écrase Montpellier (45-0) avec toujours cette volonté de garder le ballon, comme l’explique le numéro 9, Gaston Revol : « Nous aimons obtenir le coup d’envoi pour mettre de suite la pression sur nos adversaires. Le but est de récupérer la possession le plus haut possible pour ensuite imposer notre jeu. »
L’UBB éliminée surprise
Juste avant, la première sensation de cette étape vient d’avoir lieu. L’Union Bordeaux-Bègles, jusque-là invaincue sur les deux premiers tournois, tombe face à la Section Paloise dans une ambiance incandescente (17-12 après la sirène). L’ouvreur argentin de Monaco est alors surpris quand il apprend la nouvelle en salle de presse. Une grosse écurie est sortie tôt. C’est peut-être le moment.
Attention à ne pas se faire sortir par les espoirs toulousains aux portes d’une nouvelle finale d’étape. Après seulement une minute de jeu, Lancelot Luteau lance parfaitement les siens après un joli mouvement. Peu avant la mi-temps, le score se porte à 19-0. Rien n’arrête les Rouge et Blanc. La supériorité athlétique se fait une nouvelle fois sentir. Un petit relâchement a lieu en seconde période face à une vaillante équipe toulousaine qui n’a pas déjoué (19-7).
Des conditions dantesques
Une seule chose en tête maintenant : la victoire. Il reste une finale face aux locaux béarnais sous des conditions climatiques qui se dégradent. Le ciel se couvre, la pluie commence à tomber à torrents. La pelouse était déjà dans un mauvais état, l’orage n’a pas arrangé. Le terrain se gorge d’eau. Il devient difficile d’enchainer les passes et impossible de taper un drop.
L’incertitude plane, le match va-t-il avoir lieu ? Les arbitres ainsi que les entraineurs des deux équipes discutent longuement et testent le terrain. Le ballon est envoyé mais il ne roule plus. Sauf que rien n’arrête le rugby. Le match va bien avoir lieu, mais avec cinq minutes de retard. « A aucun moment nous avons hésité pour jouer. Tout le monde voulait disputer cette finale, que ce soient les joueurs, le staff et surtout le public », déclare le coach palois Gary Varlet.
Les joueurs entrent en piste dans une ambiance incandescente au stade du Hameau. Les Monégasques sont favoris mais les Palois sont pleins de folie. Monaco fait mal sur ses lancements de jeu avec deux essais inscrits en première période. Mais la Section répond à chaque fois (sans transformer). A la mi-temps, la Principauté mène de deux petits points (10-12).
Les Palois reprennent l’avantage en début de seconde période (15-12) suite à un essai en soliste de Toshi Butlin. Mais les Béarnais payent leur manque de discipline (deux cartons jaunes reçus) et finissent par craquer à une minute de la fin du temps réglementaire. Agustin Fraga profite d’un petit décalage pour inscrire l’essai de la victoire en coin.
Première victoire depuis 2022
C’est la délivrance. Ils l’attendaient depuis deux ans cette victoire étape et ils ont fini par l’avoir. « Un Monaco-Pau, en plus à Pau, c’est toujours spécial. Aujourd’hui ça nous a souri. Les garçons ont réussi à répondre du tac-au-tac à chaque fois. C’est ce qu’il nous manquait et ils l’ont très bien fait » déclare le coach monégasque Fabien Camin. Le capitaine Johan Demai-Hamecher fait part de son soulagement : « Là où on a été fort c’est stratégiquement. On a essayé de garder notre calme, à imposer notre rythme et mettre beaucoup de pression. »
Au classement général, Monaco s’empare du fauteuil de leader à la toute fin de la phase de qualification estivale, devant Bordeaux et Pau. Mais ils ne se voient pas comme favoris pour autant : « On n’est absolument pas favoris. Avant, une ou deux équipes se détachaient. Maintenant, tous les matchs sont très serrés, très tendus. C’est un nouveau tournoi, c’est dans cinq mois. Tout peut se passer d’ici là. » En effet, place désormais à la finale nationale, le 1er février 2025 à la Paris La Défense Arena.
Bastien Rague